A travers une pratique de l’installation, de la sculpture et de la vidéo je questionne nos rapports au vivant et nos manières d’habiter le monde. Sensible aux lieux que je traverse, je collecte les matières et les histoires qui y résident et entretiens une certaine perméabilité entre mon travail et les environnements qui m’entourent. Je souhaite interroger la notion de cohabitation en déployant une gestuelle de la rencontre : rencontre entre les matières, inertes et organiques, rencontre avec des territoires et les êtres, humains comme non-humains, qui y vivent. Critique d’une société capitaliste qui s’est détourné d’une relation à son environnement afin d’y puiser des ressources et animée par la notion d’écologie décoloniale exposée par Malcom Ferdinand, je cherche à retranscrire formellement la nécessité d’une porosité entre les choses et les êtres et faire émerger cette essentielle coexistence, par le biais d’images documentaires ou de formes sculpturales nées de procédés empiriques.
Je questionne en ce sens, le principe de conservation des milieux et révèle l’aspect paradoxal d’une préservation hermétique et partielle, d’une nature mise sous cloche à travers un travail de recherches autour de la notion de « réserves ».